Les Hirondelles de Kaboul

CREATION THEATRALEHDKb-pour-le-site-WEB

d'après le roman de Yasmina KHADRA
adaptation et mise en scène d'Antoinette SENIOR

 

Les premières représentations ont eu lieu
les 26 et 28 novembre, 3 et 4 décembre 2010

dans le cadre d'un contrat de résidence avec la ville de St-Rémy-lès-Chevreuse (78)

 

Yasmina KHADRA a invité le spectacle au Centre Culturel Algérien,
dont il est président.


La représentation, donnée en sa présence le 21 mai 2011 devant un public nombreux
et suivie d'un débat, a constitué un moment passionnant et intense.

 

Le spectacle a été par ailleurs tourné à Paris et en province jusqu'en 2012 :

- A PARIS :
Théâtre du Nord-Ouest : 28, 29 et 30 avril ; 5 et 6 mai ; 9, 10 et 11 juin ; 22, 23, 27, 28 et 29 octobre ; 26 et 28 novembre ; 3 et 4 décembre ;

- EN PROVINCE :
- 4 novembre : Pianocktail, à Bouguenais (44340)
- 18 janvier 2012 : Théâtre du Sphinx, à Nantes (44000)
- 20 janvier 2012 : Espace René Cassin à Fontenay-le-Comte (85200)

L'histoire

Les talibans règnent, et la mort rôde dans Kaboul. Le geôlier Atiq est devenu insensible et dur après des années de guerre, d’horreurs, et de cohabitation avec la maladie de sa femme Mussarat. Cependant subsiste en lui un sens moral que son ami Quassim, pour qui la femme n’est qu’une « chienne » et la guerre qu’une opportunité, n’arrive pas à ébranler.
Les intellectuels ont perdu tout droit à la parole et Mohsen, dépossédé de ses biens et de son métier, n’a pas l’énergie de lutter contre l’hystérie collective ambiante. Sa femme Zunaïra n’arrive plus à lui pardonner ses faiblesses successives.
La tragédie se noue alors irrémédiablement : celle de l’amour déçu qui devient meurtrier, celle de l’amour fulgurant qui réveille et bouscule.

Note d'intention

Le roman les Hirondelles de Kaboul se prête parfaitement à une adaptation au théâtre : derrière l’écriture si imagée de Yasmina KHADRA se dessine la réalité palpable de ce que traversent les protagonistes, une réalité qu’on a envie d’entendre et de voir. Dans cette adaptation - que l’auteur a cautionnée sans hésitation - je suis restée fidèle à la langue et à l’atmosphère du roman, tout en cherchant un nouveau rythme à l’œuvre.
Afin de retrouver les ambiances de Kaboul, une scénographie épurée s’est imposée : un mur délabré avec, au milieu, une embrasure, un décor simple et efficace qui permet de jouer l’extérieur comme l’intérieur. Là dessus, une mise en lumière et une bande son électronique créent des effets d’étouffement, de chaleur, de violence ou de menace.
A l’image de la déchéance de Kaboul, ce mur représente l’enfermement des afghans mais aussi leur besoin de se protéger. Dans la chaleur de cette ville maudite, ce peuple étouffe, enfermé dans une dictature aux règles d’une violence absurde, littéralement enterré vivant par les talibans. Alors, inévitablement, c’est à huis-clos que se déroule la trame de l’histoire, et c’est dans l’intimité des intérieurs que ces hommes luttent pour rester digne.
Yasmina KHADRA, de son vrai nom Mohamed Moulessehoul, marque son respect pour les femmes en choisissant un pseudonyme féminin. Dans ses Hirondelles, ce sont elles qui restent vaillantes et alertes, elles qui sont garantes d’une lueur d’humanité. Emprisonnées sous leur tchadri, on ne les voit jamais ; mais elles, voient tout. A ces femmes afghanes aussi j’ai voulu rendre hommage.
Mais la principale raison pour laquelle j’ai voulu adapter Les Hirondelles de Kaboul au théâtre est de toucher nos âmes et consciences, car ici, le drame prend l’ampleur d’une tragédie grecque dans ce qu’elle a d’atemporel et d'universel.

(…) le monde est en train de pourrir, et sa gangrène a choisi de se développer à partir d’ici.

C’est dans la monstruosité de la guerre que l’homme va révéler toute son humanité, dans ce qu’elle a de plus beau et de plus laid, de plus fort et de plus faible : d’un côté, un homme instruit et bon se laisse emporter par l’hystérie d’une foule et lapide une femme, de l’autre un homme rustre et insensible se surprend à aimer sans même avoir conscience que ce sentiment existe. C’est là le paradoxe de la nature humaine.
Indépendamment du contexte des Talibans, quelle que soit la dictature, quelle que soit la guerre, l’Homme reste le même, fragilisé de façon identique dans ce qui lui est propre, sa réflexion et son choix, et dans ce qui le définit, sa liberté.

Antoinette SENIOR

Générique

L’auteur : Yasmina KHADRA
Originaire du Sahara algérien, M. KHADRA ( Mohamed Moulessehoul) est un écrivain de renommée mondiale dont le parcours atypique, la personnalité riche et complexe, l'écriture fascinante suscitent admiration et controverses. Il publie Les Hirondelles de Kaboul en 2002 comme faisant partie d’une trilogie qui débute avec l’Attentat et s’achève avec les Sirènes de Bagdad.
Critiques littéraires des Hirondelles de Kaboul :

Tous les thèmes de l'oppression sont ici célébrés: la banalité du mal, l'hystérie des foules, la puissance du sacrifice, l'ombre de la mort. Et surtout le règne de l'absurde. Car les personnages de Yasmina Khadra sont les petits-enfants de ceux d'Albert Camus.
L'Express

(Dans son roman), l'écriture lyrique transforme le fait divers en tragédie, le héros en condamné à mort et le lecteur en humaniste.
Christine FERNIOT, Télérama

 


Générique

Adaptation, Mise en scène, Scénographie : Antoinette SENIOR
Pour Antoinette Senior, l’apprentissage de la scène est passé par l’interprétation en tant que danseuse, mime et comédienne. Lorsqu’elle commence à mettre en scène en 2001, il s’agit inévitablement de spectacles visuels (Plumes, Les Visages de Médée et la Révélation de Dulcinea). Dans son approche de l’espace et de ses acteurs, elle reste constamment dans une dynamique vivante et un rapport physique à la scène. Ses mises en scène, par leur simplicité et leur sobriété, transcendent l’imaginaire et sont d’une incroyable efficacité pour emmener son public où elle le désire. Ici, à Kaboul.

Comédiens
Fehti MAAYOUFI : Qassim - Aurélie BANCILHON : Zunaïra - Richard MEDKOUR : Atiq - Guérassim DICHLIEV : Mohsen - Anisse EL KENZ : un taliban - Claudine GUITTET : Mussarat

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A. Senior C. Guittet R. Medkour A. Bancilhon G. Dichliev F.Maayoufi A. El Kenz

Réalisation des décors
: Stéphane JANVIER et Jean-Baptiste LINARD - Vidéo : Alan BOISSEAU - Son : SILVOUPLAY - Affiche : Emmanuelle JANVIER Photos : Christoven DE ALMEIDA et Anastasia PRIMAKOFF - Régie : Stéphane DESHAYES